Coqs - Episode 12
Bonjour à vous amis !
Voici la conclusion de "Coqs" -Nouvelle en alexandrins-. Je vous invite d'ores et déjà à la prochaine lecture de ce texte qui aura lieu au théâtre du Carré 30 (Lyon1), le mardi 7 octobre !
Bonne lecture. A bientôt.
C’était presque tous des Gallus Gallus ! Perdus,
Etourdis, égarés sur l’orage éperdu
D’une cathédrale en fusion, Ecrasés
Par les orbes déments d’un navire embrasé.
Dans chaque cercle ils se toisèrent, labourèrent
Le sol, l’œil engourdi, perforé de colère
Instinctives, les cous se déplièrent dans
De bondissants éclairs ; les panaches ardents
Gonflèrent leurs flambeaux de fureur, les ergots,
Les becs fusèrent dans un funeste tango
De poussière. Plastrons mutilés, déchirés !
Un sang gras inonda les crêtes lacérées
Se mêlant sombre et grave aux sable des arènes.
Plumage écartelé ! Jaillissements obscènes
De jubilations et de trépignements
Qui enflaient furieux au cœur du bâtiment.
Les couleurs implosaient. La grâce, la beauté
Se noyait sous mes yeux en muse dévastée,
Pillée ! Lambeaux de chairs, corps prostrés, palpitants !
Raz-de-marée rageurs à mon ventre haletant.
Mes volcans, mes bouquets ! Ces plaies, ces automates !
La vitre sur mon front, Ces haillons écarlates !
Mes chers Gallus Gallus tombèrent un à un.
J’étais à genoux lorsque en vaillants serpentins
Les premiers bataillons de l’averse roulèrent
Sur l’inclinaison de l’impassible verrière.
Jean, je m’appelle Jean ! J’ai 82 ans
Et je dois achever demain – triste tourment-
La formation de mon apprenti, un môme !
Pour l’ultime leçon, nous irons au grand dôme !