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Ramures

Publié le par Grégory Parreira

 

©Virginie Delahaie

 

Je vois bien que le sommeil s’engouffre,

Le jour a mis son squelette au bord de la paillasse,

Il se rabougrit, un cataplasme de grisailles visé à l’occiput,

Percé d’humidité pourrissante.

Quelle œuvre cracher dans le roucoulement aqueux de tes fantaisies ?

Tu n’es que vapeur, un déclin volcanique -je crois-

Tu as l’art facétieux de déguiser tes couronnes en flambées,

Tes étirements de chevelure fatiguée en chorégraphie pyrotechnique.

Tu as encore l’haleine de la bête de somme alourdie de sillons.

J’entends ta poésie jusqu’au fond de ma poitrine

-J’ai toujours été en émoi face à l’éphémère,

A la beauté fugace qui n’offre sa virginité qu’à l’œil attentif du hasard-

Eux, naviguent sous la vigueur de tes pagodes, il te considèrent

Comme un point de suspension décoratif :

Le petit chaos qui allège la conscience.

-Tu n’es qu’une poussée politique au final-

Un instrument à croissance lente pour servir leurs visées

De petits Icare hyperactifs.

Sous le vent c’est pourtant flagrant cette dématérialisation :

Les palettes de feu se démantèlent dans le pourrissement nécessaire du cycle.

L’abandon de l’utile en retour à la terre

Pour une antépénultième naissance.

Ton problème c’est l’endormissement spectaculaire,

Les satellites hystériques ne peuvent en tirer aucune leçon

Pour eux, ces murmures tournent à l’oxymore

Et les pas pressés n’entendent rien aux oxymores

-Les figures de styles en général d’ailleurs-

Ils sont amoureux du réel, le dur,

Celui qu’on peut palper dans une poche, du bout des doigts.

Ils ne palpitent qu’au concret

Ils s’alimentent sur la tête du concret

Depuis l’embryon.

 

Lyon, 4.11.17

 

 

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