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Dans l'oreiller.

Publié le par Grégory Parreira

 

©Pixabay

 

I.

 

Des essaims de guerre dans l'oreiller,

Le cœur à grandes enjambées qui élastifie les heures

Et je ne dors pas.                                         Je grésille.

De mes strates les plus profondes.

Je fibrille, comme enseveli de pensées en quinconce :

Elle s'écrasent, s'imbriquent

Et les rayons prennent la silhouette de demi-rêves,

Un pied sur l'autre rive -lisière molle et fuyante-.

A travers les roseaux j'attrape ces bruits de matière,

Les écharpes visqueuses en dérive sous ma charpente.

L'irréalité martèle mes draps qui se camouflent

Sous une peau de désert.

La ville n'aboie plus,

Elle a rétracté ses orgies et ses courses,

Elle a plié ses surplus d'odeurs,

Ces petites rafales de contorsions

Qui brûlent parfois les têtes à intervalles réguliers.

Elle a l'air calme mais elle est comme moi :

Elle conserve dans l'oreiller ses essaims de guerre.

 

II.

 

Rayure d'un débordement de lune.

Le réfrigérateur chantonne ses mélopées solitaires

Au léger bourdonnement du compteur.

Parcelles de souvenirs dont les coutures fragmentent

Ma carcasse.              Je me tords dans l'ombre bleue,

La bouche en écrasements,

L’œil suspendu entre terre et mer.

-J'ai des reflux de pensées en boomerang-

Ça tiraille les membres, ça retourne et replie

Mes sables mouvants.

J'ai tous mes jeux de constructions sous les tempes,

Toutes les chimères sont envisageables.

Les fantômes électriques cisaillent et recollent avec malice.

Passages parfois sans empreinte.

Juste une composition fugace pour faire frémir mon chevet.

Autour, les objets se font sourds, spectateurs impassibles

Ils observent les reptations du ruban de lune.

 

                                                           Lyon,15.11.17

                                                                   

 

 

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